Andros, l’une des îles les moins visitées des Cyclades, en Grèce. Forcément, cela me plaît, moi qui fuis les hordes de touristes qui cochent des cases, les bars bruyants, les restaurants au rabais et le béton !
Andros est verte, alimentée de plusieurs sources d’eau douce.
Andros est vaste, très vaste – il faut parfois rouler plus d’une heure pour accéder à ses plus belles plages secrètes et désertes, même en plein été.
Andros est très peu construite. Seuls quelques monastères, églises ou villages tout blancs ponctuent le paysage sillonné par des routes sinueuses.
Andros est pleine d’enfants qui jouent, crient, font du vélo le soir venu sur la place principale de Chora, son plus grand village – et l’impression de faire instantanément un voyage cinquante ans en arrière. Nostalgie. Soupirs.
Deux heures de ferry depuis Athènes, une route vertigineuse qui se jette dans la mer et mène à l’un des plus beaux endroits de Méditerranée : Melissès.
Le souffle du vent, le meltem, qui hurle du matin au soir, la mer Egée à ses pieds, hachée de moutons blancs qui la strient – le drapeau grec en live !, l’île voisine aux tons ocres, occupée seulement par une petite église toute blanche, sa croix tendue vers le ciel.
La vue depuis Melissès est magnétique. Le regard ébloui est constamment attiré vers ce balcon infini qui surplombe le camaïeu de bleus devant soi.
La décoration est simple : volets bleus, sol brut, murs construits de manière traditionnelle – il reste encore quelques artisans sur l’île qui savent enchevêtrer les pierres lourdes pour en faire des maisons et l’un des derniers à avoir ce savoir-faire ancestral a restauré Melissès pierre par pierre.
A l’intérieur, des murs chaulés, des plafonds en bois blanc, une bougie Astier de Villatte (inattendue ici !), des planches chinées d’animaux ou des pages manuscrites anciennes en guise de décoration. Une échelle peinte en blanc. Un coffre ancien qui sert de porte-magazines. Un évier en marbre blanc, magnifique. Une immense armoire qui croule sous la vaisselle ancienne, l’argenterie et toutes sortes d’ustensiles de cuisine pour préparer le plus merveilleux des festins.
À l’extérieur, un jardin méditerranéen luxuriant, qui semble être ici depuis des décennies, des parterres de fleurs résistant à l’ardeur écrasante d’Hélios, des cailloux posés çà et là.
Des canapés moelleux bleu ciel et blanc, des piscines infinies, des terrasses.
Un escalier parfaitement aménagé mène au plus grand des luxes : un accès privé à la mer Egée, cristalline, sublime, éternelle. Rien que pour soi.
Ici, rien de trop. Tout est juste. Tout est équilibré.
La Villa Coral est ma préférée : deux chambres, un salon intérieur avec une cuisine parfaitement équipée, un salon-cuisine extérieur pour les déjeuners interminables sous la treille, une terrasse infinie avec une plus à plus de 180 degrés sur les îles et la grande bleue.
Allegra Pomilio, la jeune propriétaire de ce joyau, aime cuisiner, aime recevoir, aime sa vie en Grèce.
Elle est Italienne mais passe ses vacances dans son pays d’adoption depuis qu’elle est enfant. Photographe et cuisinière, elle a travaillé avec Mimi Thorisson en France avant de lancer ce projet.
Après avoir sillonné en vain de nombreuses îles, elle tombe sur ce lieu magnétique devenu à présent sa maison.
Elle organise régulièrement des retraites pour esthètes cosmopolites qui viennent se couper du monde pendant quelques jours et partager leur goût pour le beau et le bon.
Personne à l’horizon. De temps en temps passe un bateau. Une hirondelle. Ou une cigale.
Melissès, je te quitte à regret, mais je sais que je reviendrai à nouveau faire une pause loin du brouhaha du monde ici.
Parce que Melissès Andros est tout ce que j’ai toujours cherché dans ma vie de voyageuse : silencieuse, raffinée, gourmande et paisible.
Et la preuve qu’il est toujours possible de réaliser ses rêves.
Juliana Angotti, fondatrice de Hiddenist
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